À l’orée de la forêt,
Dans l’ombre des buissons,
Se cache la renarde.
Elle attend
Le rayon
De la lune rouge.
L’espace d’un instant,
Son corps deviendra humain,
Une belle femme séduisante
Aux yeux des jeunes galants.
La lune patiente
Derrière le triste nuage.
Puis, elle dit ;
« Pourquoi, renarde,
cherche-tu ma lumière ? »
Une voix interrompt
soudain
La réponse.
Un jeune homme
passant par-là,
sifflote un air paisible
dans le soir.
Attirant le regard de la renarde,
il ne se doute pas
De l’imminente fourberie.
Un sourire apparait dans la nuit.
« Rares sont les âmes qui osent affronter
Les ombres seul.
Quel courage! »
« Je n’ai pas peur.
L’obscurité cache des beautés
Que la lumière ne peut nous révéler. »
Il l’entendit rire.
« L’amoureux aveugle
dévoile une innocente jeunesse.
Je t’en prie ;
Chante pour moi.
Et tu verras,
la lune me fera plus belle
Que tes rêves les plus fous! »
Une chaude brise
Caresse les joues de la renarde
Dès les premières notes du puceau.
Il sera parfait.
« Chante plus fort! »
Il pousse la note de nouveau,
Chassant ainsi le triste nuage.
Le clair de lune
Dessine alors le corps d’une femme,
La peau marguerite
La chevelure flamboyante.
Elle avance doucement
Vers lui,
Nue.
« Je suis née pour danser
Et ce soir,
Tu es mon cavalier »
Bouche bée,
Il reste incapable de bouger
Lorsque ses lèvres sucrées
rencontrent les siennes.
Un premier baiser,
Un premier amour
Pour le jeune amant
Inexpérimenté,
Envouté.
Un moment d’extase
Plus précoce que prévu.
Tout de même savoureux
Pour chacun d’eux.
Un craquement
se fait entendre.
Il ouvre les yeux.
Elle est
Disparue...
À l’orée de la forêt,
Dans l’ombre des buissons,
S’enfuit la renarde.
« Pourquoi, renarde,
cherche-tu ma lumière ? »
« Les renards
Sont tous morts… »
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